mardi 15 avril 2014

Note : J'ouvre mon coeur

À la demande de notre amie Kro, j'ai décidé de me mettre à nu, sans slip et sans tabou ni pudeur, d'ouvrir mon coeur afin de raconter ce voyage de bloggueur avec plus de profondeur en dévoilant mes sentiments qui ont accompagné ce parcours de 30 000 km.

La faible angoisse du début de voyage devant les incertitudes qui nous attendaient s'est vite dissipée pour laisser place à l'excitation. Voyager avec mes deux super compagnons de voyage, Tonio et Flo, ont permis d'évacuer le stress latent pour laisser place à une euphorie ambiante. Toutes les mises en garde de départ se sont révélées sans fondement (vol, dangereux, douaniers et policiers corrompus, etc.) et nous nous sommes sentis à l'aise et en sécurité assez vite.

Commençons par le moyen de transport, la superbe van de Flo, la camionnette de  l'agence tout risque, de los manificos, notre maison, notre casa. Ce van, c'est avant tout la liberté, la facilité et la sécurité ! On peut aller où on veut, s'arrêter comme bon nous semble lorsque l'on voit un endroit qui nous plaît. C'est vraiment un luxe de voyager dans ces conditions sans avoir à trimballer nos affaires dans un gros sac Quechua d'un bus à l'autre, de pouvoir faire notre bouffe et de dormir n'importe où. Ça a bien sûr un prix : l'essence, les pépins mécaniques, le passage des frontières et le transfert couteux sur bateau entre le Panama et la Colombie. Mais les pépins se sont révélés minimes, la voiture ayant un moteur indestructible ! La petite frustration est le nombre de kilomètres que l'on a avalé en 7 mois, on a survolé certains pays à mon goût, on a couru après le temps, surtout en Amérique centrale. On prend plus notre temps depuis qu'on est en Amérique du Sud, surtout depuis qu'on a changé notre plan qui était initialement de rejoindre Ushuaia  fin avril. Maintenant, on se dirige tranquillement vers Buenos Aires en savourant le doux rythme de la vie argentine.

Concernant l'équipe, tout se passe pour le mieux. On aurait pu avoir quelques doutes sur 7 mois de cohabitation qui aurait pu voir naître des tensions irréversibles entre Flo et moi. Aucunement ! On est assez malléable et facile à vivre. De plus l'équipe initiale des 3 a été fortement soudée après l'épisode de la boulette !  Et, en fait, on a été rarement à deux mais souvent accompagné sur la route d'amis qui ont permis de varier et de nourrir la bonne atmosphère du road trip (Tonio, pépé, l'équipe des indispensables, Young, Patoune, Delph, Aude, Hugo, Elsa, Sam, Camilo). Les rencontres sur la route des amis et de la famille ont également été multiples (roro, doudou, anne-so, jose, lucia, rodriguo, alyson, etc) ainsi que celles des nouveaux amis. On prend également souvent en stop les locaux.

On s'est quand même retrouvé à deux quelques fois, comme par exemple cette fois, sous la tente à 4500 m d'altitude par une nuit glaciale, où le froid aidant, je me suis retourné vers Flo et j'ai commencé à jouer avec sa barbe soyeuse tandis qu'il caressait délicatement à l'aide de son majeur mon sourcil broussailleux. NON !!! Et non, désolé pour ceux qui fantasmaient sur un remake à la Brodeback Mountain ! Ça sera sans nous ! Lorsque l'on dort dans la tente ou la camionnette, c'est position foetale dans son duvet, chacun tourné vers son extrémité !

Concernant les paysages, on en prend plein les yeux. Concernant la bouffe, on en prend plein le ventre. Concernant les rencontres, on en prend plein le coeur. On a fait vraiment de belles rencontres, et c'est parfois difficile de continuer la route. L'espagnol progressant au fil du voyage, les rencontres et la profondeur des échanges se sont nettement accentuées en Amérique du Sud. Je ne rêve malheureusement toujours pas en espagnol !

Le voyage touche pratiquement à sa fin et de nouveaux sentiments viennent  se mêler : l'angoisse du retour ! Je ne me vois pas retourner dans un cubicule devant un ordi ! Je veux être un roi de la pizza, travailler dans une ferme organique, développer un journal satirique à Montréal, continuer à voyager, racheter un vignoble, écrire un livre et faire de la géologie dans les montagnes. Qui suis-je ? Que fais-je ? Où vais-je ? Les questions classiques existentielles !!! Dans l'immédiat, je veux faire gaucho dans la pampa, pêcher à la mouche, améliorer encore mon espagnol, voir un match de la coupe du monde au Brésil, rejoindre Ushuaia et traverser l'atlantique en bateau ! Donc chaque chose en son temps !

Pour conclure, ce voyage déchire...et ce n'est pas fini !



3 commentaires:

  1. Oh oui! si cela te tempte, j'aurais une offre boulot pour toi au Costa... question de "faire de la géol dans les montagnes et devenir roi de la pizza"

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  2. hahaha maintenant il faut juste que tu trouves qui est ce (ou cette) misterieux unknown...

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